le carnet

de

Gaspard ZELLER












17 cm x 12 cm x 0,5 cm

76 pages manuscrites

carnet créé en 1878

2018 - 1878 = 140 ans












à titre d'exemple

carnet ouvert aux pages 40 et 41










     PLAN

     • Gaspard dans la généalogie (•_•)

     • qui est Gaspard? (•_•)

     • remerciements (•_•)

     • table des matières du carnet (•_•)

     • contenu du carnet (•_•)

     • la Renardière (photographies et plan) (•_•)






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Gaspard dans la généalogie



Gaspard (1820-1887) est un des 12 enfants de Joseph ZELLER et de Caroline STEGER.







Gaspard épousa Suzanne LE BLEU en 1857. Ils eurent 4 enfants: Paul (1858-1915),
Jeanne (1860-1926), Berthe (1861-1920) et Pauline (1865-1945).


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qui est Gaspard?

Gaspard et ses frères héritent de l'entreprise familiale créée par leur père Joseph et leur oncle Ferréol (le frère de Joseph).

En 1819, les frères Ferréol et Joseph ZELLER de Giromagny qui étaient employés chez Gros ROMAN et Cie à Wesserling s'établirent à Oberbruck et firent tisser le coton à domicile sur quelques métiers: 66 métiers à Sewen, et d'autres disséminés à Dolleren, Horben près de Rimbach, Kirchberg et même Lauw. Les métiers qu'ils fournissaient étaient de construction très primitive ce qui permettait de les transporter facilement là où la main-d'oeuvre était abondante. Toute la préparation se faisait à Oberbruck et deux fois par semaine les voituriers de la maison allaient distribuer les filés et ramasser les tissus dans les villages. En 1821 les frères ZELLER construisirent une filature à Oberbruck qu'ils agrandirent en 1829. En 1835 ils transformèrent une ancienne scierie à Sewen et y installèrent une centaine de métiers mécaniques et une machine à parer, puis en 1838 ils achetèrent au duc de Broglie les anciennes forges d'Oberbruck et de Wegsheid. Ils continuèrent à travailler le fer à Oberbruck mais installèrent un tissage de 312 métiers dans la manufacture de fer blanc de Wegscheid. Une petite usine de produits chimiques fut construite en 1856 [par Gaspard] pour alimenter les fabriques d'indiennes de la région mulhousienne. (Tiré du livre "Histoire de l'industrie dans la vallée de Masevaux", préfacé par Louis MADELIN).

Gaspard ZELLER, ingénieur chimiste, qui implanta à Oberbruck (à la Renardière) une petite fabrique de produits chimiques dérivés de la distillation du bois à destination de l'impression des tissus, a laissé un carnet de notes manuscrites sur 76 pages.

Il le rédigea à partir de 1878, il avait 58 ans.

En introduction il écrivit: « Malade et miné comme je le suis, je ne puis plus guère espérer jouir de ces améliorations mais peut-être me sera-t-il donné d’en jouir et d’en voir jouir d’autre part ».

Et on peut lire sur la page de garde: « Je désire que ce carnet reste, sinon en possession de ma famille, du moins à sa disposition ».

Une transcription intégrale du contenu de ce carnet figure dans la suite de cette page ainsi qu'une table des matières permettant d'accéder directement vers l'un ou l'autre sujet.

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remerciements

Je tiens à remercier ici tout particulièrement mon cousin Louis ZELLER (fils aîné des Paul de la Grande Maison d'Oberbruck) qui m'a fait parvenir ce carnet pour qu'il revienne à un descendant de la branche Gaspard. Louis m'a également envoyé la transcription des textes de ce carnet. Gaspard avait une belle écriture mais pas toujours aisée à déchiffrer. Cette transcription fut un gros travail qui a bien facilité la rédaction de cette page Internet.

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table des matières du carnet

cliquez sur les yeux (•_•) pour aller directement au contenu de la page



page 01: « Avant propos (15 septembre 1878) » (•_•)

page 04: « Projets divers » (•_•)

page 05: « Filature » (•_•)

page 06: « Filatures et annexes » (•_•)

page 07: « Branches nouvelles à exploiter » (•_•)

page 08: « Branches nouvelles et conduite d'eau filature » (•_•)

page 10: « Conduite d'eau par les turbines de filature » (•_•)

par erreur le carnet comporte deux fois une page numérotée 10

page 10: « Établissement de bains hydrothérapiques » (•_•)

page 13: « Constructions de [maisons de] maître et autres nouvelles » (•_•)

page 15: « Teinturerie » (•_•)

page 18: « Lessivage et lavage domestique » (•_•)

page 20: « Préparation du tissage » (•_•)

page 22: « Usine à gaz: vieux ou nouveau système » (•_•)

page 24: « Préparation du tissage et applications d'électricité naturelle » (•_•)

page 25: « Applications d'électricité naturelle » (•_•)

page 28: « Établissement de bains chauds et lavage économique ... » (•_•)

page 30: « Appropriation d'annexes d'écuries à chevaux - 1878 » (•_•)

page 32: « Développement de logements d'employés » (•_•)

page 33: « Améliorations au Casino particulier » (•_•)

page 34: « Utilisation de la distillerie de bois en cas de cessation de ... » (•_•)

page 38: « Appréciations générales » (•_•)

page 40: « Organisation du personnel supérieur » (•_•)

page 44: « Appréciations générales (suite) » (•_•)

page 46: « Notes sur le travail des ouvriers et des employés subalternes » (•_•)

page 50: « Notes sur l’utilisation de voie de fer et de ... » (•_•)

page 52: « Sur l'établissement d'un chalet d'agrément ... » (•_•)

page 55: « Sur la fabrication et la préparation de poteaux télégraphiques » (•_•)

page 56: « L’organisation de bains divers en vue d’un ensemble balnéaire » (•_•)

notes écrites à partir de la fin du carnet (carnet retourné)

page 01: « Notes concernant la commune » (•_•)

page 02: « Construction du presbytère nouveau » (•_•)

page 04: « Églises, vieille et nouvelle » (•_•)

page 06: « Marché et magasin de prévoyance » (•_•)

page 08: « Cité ouvrière et dépendances » (•_•)

page 11: « De l’hôtel (auberge) convenable » (•_•)

page 12: « D'entreprises de transport et voitures » (•_•)

page 13: « Industries utiles à créer dans la commune » (•_•)

page 16: « Institutions et établissements publics divers » (•_•)

page 18: « Dispositions et voeux généraux » (•_•)

page 19: « Appréciations et restrictions générales » (•_•)

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contenu du carnet

pages 01 à 03



Avant propos (15 septembre 1878)



Ayant à coeur le développement et la prospérité de l’établissement de la maison « Zeller-frères », dans quelles conditions, sous quel nom qu’elle soit, je me permets de noter dans ce carnet les moyens et projets que je crois propices à donner ces [des?] résultats essentiels; sauf à les soumettre (ces moyens) à l’appréciation et à la discussion des intéressés.

Les conditions générales et principales pour obtenir ces résultats résidant surtout dans une bonne appréciation des besoins et des exigences de l’époque, je partirai de ce point de vue, dans le choix de mes idées et de mes projets. Avec la réserve, je le répète, que je ne considère ces plans et idées que relativement bons à appliquer et susceptibles d’être soumis à d’autres personnes compétentes.

Malade et miné comme je le suis, je ne puis plus guère espérer jouir de ces améliorations mais peut-être me sera-t-il donné d’en jouir et d’en voir jouir d’autre part.




C’est aussi, je dois l’avouer, le besoin d’occuper mes loisirs qui me porte à m’intéresser à ces sujets et à émettre des vues qui sont le fruit d’une assez longue expérience et d’une attention particulière de ma part, comme aussi pour ne pas perdre l’habitude d’écrire.

Je me permets de rendre attentifs mes frères Charles et Victor sur les différents points suivants:

A Charles, comme maire de la commune d’Oberbruck, je ferai remarquer d’abord que les remises des premières habitations du village, celles de [illisible] et de l’auberge [illisible] notamment, sont bien trop rapprochées de la forêt communale pour qu’en cas d’incendie de ces remises, cette forêt ne soit gravement compromise, c’est à peine si il y a quelques mètres de distance de quelques-unes d’elles, surtout si l’on considère la pente rapide de cette forêt; aussi quelles que soient les susceptibilités de l’administration des forêts, je crois que le maire devrait prendre dès que possible quelques mesures de précaution à ce sujet, ne serait-ce que pour couvrir sa propre responsabilité.

Dans le grand jardin des habitations, Charles, il y a le long de la rivière quelques grands arbres donnant un ombrage inutile, qui, s’ils étaient déracinés par un gros temps, risqueraient de produire d’énormes dégâts dans ce jardin et peut être dans la commune entière, et cela en barrant le torrent par une grande eau. Il est évident qu’il vaudrait mieux couper ces grands arbres encastrés dans le talus.




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page 04



Projets divers



L’industrie cotonnière qui est la base de l’établissement de Mrs « Zeller-frères » doit pour prospérer, et se développer à l’occasion, se maintenir ou plutôt se placer dans les conditions de progrès et d’économie les plus favorables.

Ces conditions de progrès sont selon moi de 2 natures; les unes consistent dans une organisation, une installation purement matérielle, les autres dans une organisation pour ainsi dire morale.

Les 1ères résident dans un assemblage, une disposition, un assortiment, aussi bien choisis que possible de machines et d’outils: assortiment bien entendu aussi complet que possible.

Les secondes consistent dans l’emploi, le choix, la gestion d’un personnel suffisant, également choisi aussi bien que possible.

Tout cela de manière à obtenir dans l’ensemble une marche aussi régulière, aussi méthodique, en un mot aussi parfaite que possible.




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page 05



Filature



Les conditions matérielles sont assez bien réalisées à Oberbruck, surtout pour la filature; celles de la préparation, du tissage, de la teinture et de la fabrique de produits chimiques laissent à désirer.

Cependant, en raison de la vétusté, de la vieille organisation de la filature, il y aura à l’occasion lieu de changer l’état actuel des ateliers. Supprimer, par exemple, l’étage supérieur de la filature et, si l’on veut conserver le même nombre de broches, ou même l’augmenter, faire un rez de chaussée [illisible: situé?] à côté du bâtiment de préparation de la filature et de la rivière; remplacer aussi, au besoin également, les mansardes de ce bâtiment de préparation. Puisque, d’autre part, la préparation de la filature est quelque fois insuffisante, on pourrait à l’occasion y consacrer l’emplacement de la vieille machine à vapeur et sa chaudière.




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page 06



Filatures et annexes



En vue d’un plus grand développement des établissements d’Oberbruck, on pourrait aussi établir un grand bâtiment sur les prés et champs qui sont contigus au local des turbines et des batteries.

Ayant la possibilité d’augmenter la force motrice vapeur par une 2ème machine accouplée, on emploierait pour ce nouveau bâtiment la force hydraulique d’une manière spéciale; généralement du moins.

Quant à la manière d’aborder facilement ce bâtiment, on pourrait y arriver par un passage prenant au bas du grand jardin et traversant la rivière près de la petite serre. Ce serait en même temps un chemin de défruitement [déroutement] commode de nos propriétés d’outre-rivière qui pourrait rester particulier et pourrait desservir divers établissements que l’on pourrait encore créer sur ces propriétés.




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page 07



Branches nouvelles à exploiter



Toutefois, en réfléchissant bien et considérant surtout la crise interne et prolongée que subit en ce moment l’industrie du coton, je pencherai plutôt vers une transformation partielle de notre industrie c’est-à-dire qu’au travail du coton, j’aimerais voir substituer, à l’occasion, celui de la laine et de la soie qui devra, dans des périodes prospères que nous sommes en droit d’espérer, aussi bien sinon mieux que nos pères, travail qui devra, dis-je, prendre une certaine importance et donner de beaux résultats. Cette substitution, partielle en principe en tous cas, serait d’autant plus rationnelle que nous sommes ici très relégués, éloignés des grandes communications, partant grevés de faux frais que l’on n’a pas à Mulhouse par exemple, et encore moins en Angleterre. Celle-ci d’ailleurs parait destinée à prendre directement la haute main dans les instances courantes, si je puis m’exprimer ainsi, à faire une concurrence mortelle à l’industrie cotonnière du continent, pour peu que la théorie du libre-échange gagne du terrain, ce qui est présumable.




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pages 08 et 09



Branches nouvelles, conduite d’eau filature



Reste à déterminer de quelle manière cette transformation devrait se faire.

Il paraitrait logique toutefois de commencer par la filature de ces matières substituables qui a déjà donné des résultats superbes dans les localités environnantes et qui, avec les chutes disponibles, pourrait se ramifier et se compléter, dans le vallon de Horben surtout, si l’on établit de nouveaux réservoirs d’eau.

Une question plus immédiatement utile, quoique d’importance moindre, c’est la mise en état parfait et complet de notre force hydraulique.

C’est notamment de la conduite d’eau que je veux parler. Or, la partie de cette conduite en tuyaux en bois depuis son passage sur la rivière jusqu’à la prise [? ] est dans un état déplorable au point que, dernièrement, on a eu toutes les peines possibles pour boucher les fuites et qu’il faudra probablement la renouveler, en partie du moins, dès le printemps prochain.

Le moment n’est donc pas éloigné où il faudra rétablir cette conduite sur un pied nouveau et à cette occasion, il sera convenable, selon moi, de lui donner une direction différente (la partie en bois, j’entends).

On fera bien de la consolider en attendant au moyen de cercles à brides de renfort et doublement sur les parties endommagées. Sur la Sägematte, il conviendrait toutefois d’établir une bonne scierie [illisible] modèle avec prise d’eau au gué du canal traversant la rivière en bas.

Il y a, je crois, 2 projets à envisager: l’un établissant la conduite de l’autre côté de la rivière, en tôle comme plus bas, et cela en déplaçant un peu le lit de la rivière et en la bordant d’une bonne muraille contre le talus.

On installerait ainsi, sans trop de frais, je crois, la conduite, avec la facilité de la recouvrir au besoin par une toiture. La muraille opposée de la rivière que les grandes eaux de 1876 ont bouleversée sur tout le parcours en question a besoin de toutes manières d’être restaurée à fond. Un pont établi en face de la prise actuelle, reliant les deux rives, dans des conditions meilleures à plusieurs points de vue que celles du passage actuel, servirait au besoin de passerelle particulière réservée.

Une grande langue de terrain, à peu près égale à celle exploitée en jardins, mal utilisée maintenant, pourrait être avantageusement ajoutée aux jardins potagers de la régie dans ce cas.




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pages 10 et 11



Conduite d'eau par les turbines de filature



L’autre projet consisterait à faire la prise d’eau dans l’étang supérieur du moulin de manière à gagner les 2 ou 3 mètres de chute en plus, à faire traverser de suite la rivière à la conduite, dans un canal en bois ouvert, faire longer à ce canal le talus du pré qui longe le chemin passant devant chez Forster-Ham jusqu’en face de l’habitation de ce dernier et de la faire rejoindre la conduite en tôle par une conduite soit en bois soit en tôle, mais selon moi de préférence en ciment passant sous terre.

A part l’acquisition de quelque terrain et le droit de passage, je crois ce dernier projet préférable parce que, outre l’augmentation de la chute dont on profiterait en diminuant la conduite renfermée, on l’établirait dans des conditions de durée plus grande en la faisant en ciment sous terre, en grande partie. Avec ce 2ème projet, il conviendrait d’acheter la maison de Forster-Ham [? ] pour y installer le garde de nos propriétés et le surveillant des eaux.

Par le 1er projet on pourrait aussi, il est vrai, utiliser les 2-3 mètres de chute en plus en prolongeant la conduite jusqu’en face de l’étang supérieur pour lui faire traverser la rivière au même pont que dans le 2ème projet. On pourrait, dans ce cas, augmenter la capacité de l’étang supérieur en comblant, avec les déblais, tout ou partie de l’étang inférieur et en rehaussant les bords du premier.

Sur l’emplacement de cet étang inférieur on pourrait établir une magnifique ferme avec grande cour et mare à volaille devant. Le moulin servant alors d’habitation très convenable pour le fermier et le directeur de la régie. Dans ce cas, je proposerais d’affermer à ce dernier toutes les propriétés de rapport, c’est-à-dire vacherie, prés, vergers, champs et jardins potagers sauf à lui acheter toutes nos denrées au prix d’un cours bien établi et basé sur le marché de Masevaux.

Ajout de décembre 1881: Le 2ème projet, pour la réparation de la conduite d’eau indiquée, ayant été adapté et exécuté en grande partie en faisant la prise d’eau dans la rivière sur un nouveau bief [petit canal] destiné à être mis en communication avec l’étang inférieur, l’idée de transporter la ferme sur partie de cet étang peut encore s’appliquer en n’utilisant, comme réservoir de cet étang que la partie profonde seule.




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par erreur le carnet comporte deux fois une page numérotée 10

pages 10 à 12



Etablissement de bains hydrothérapiques



Une entreprise, en dehors de l’industrie, qui aurait encore de belles chances de réussite à Oberbruck, avec des indications des conditions des plus favorables, des plus naturelles, surtout avec une exploitation agricole bien établie et bien dirigée, c’est l’établissement d’un bain hydrothérapique. Je tiens d’un des meilleurs médecins de Mulhouse qu’en cette vallée on aimerait à avoir à sa proximité un établissement balnéaire du genre en question monté par actions au besoin.

Je ne connais pas d’emplacement plus propice, plus convenable pour cela que la plateau (prés) et talus du Strueth, au-dessus de la conduite d’eau en tôle. Conditions climatiques comme conditions matérielles et techniques, tout s’y trouve parfaitement réuni. Vers les ¾ du talus en haut, on établirait un bâtiment (dans le genre de celui du Dr Sieffermann à Benfeld) avec chambres à loger diverses, grande salle à manger, salon, billard, assez de tables pour les usagers dont on pourrait en faire tout ce qui s’y rattache. Au besoin l’organisation des douches-cabines.

L'Etablissement d'hydrothérapie du docteur Sieffermann à Benfeld (entre Strasbourg et Colmar sur l’Ill).

Toutefois, je serais grandement de l’avis, ayant la place pour cela, d’établir un local séparé pour la partie technique et balnéaire, pour ainsi dire qui comporte toujours beaucoup d’humidité nuisible aux constructions en général et d’un contact continu journalier désagréable. Un cabinet du médecin très commode pour celui-ci et les baigneurs pourrait y être adjoint.

En construisant pour cela un bâtiment approprié en contre-bas du premier et au besoin en communication immédiate avec lui, avec chaudière à vapeur, buanderie, etc ... attenantes, ce serait certes la plus heureuse disposition à donner et permettrait l’installation d’une piscine en eau vive assez vaste. Un pavillon, prenant le jour d’en haut, et partagé entre hommes et femmes, s’approprierait bien à cela.

Pour mémoire, une véranda comme celle du Docteur Sieffermann pourrait mettre en communication ces 2 parties. Quant à l’alimentation de l’eau, elle serait du plus facile, soit par la conduite de la fabrique, soit par un bassin à établir sur le haut du plateau et se ramifiant à volonté, ce qui serait bien préférable.

On pourrait peut-être alimenter ce bassin par les sources qui se trouvent sur le plateau. En tous cas, on pourrait trouver facilement à établir une fontaine d’eau vive pour les usages domestiques; une eau de source toujours [illisible] également fraiche est la meilleure pour les douches. Sur la rivière, on pourrait faire un magnifique local pour bains de rivière.

On arriverait à cet établissement par le pont et le chemin dont je parle plus haut, qui serait une entrée assez pittoresque nonobstant la proximité de la fabrique. A l’entrée du grand jardin, sur le bord de la rivière, on pourrait à l’occasion construire une petite maison de portier pouvant servir pour la grande maison, pour l’établissement de bains et pour la partie de la fabrique supérieure projetée.

Au besoin, cette grande maison pourrait faire partie, avec ses belles dépendances, de l’Établissement de bains ainsi que le bâtiment de la laiterie actuelle; laiterie que j’ai proposé plus haut de transférer près du moulin. Ce bâtiment servirait surtout aux personnes qui recoureraient moins au traitement balnéaire ou qui ferait à Oberbruck un simple séjour de délassement et d’agrément.

Une passerelle devrait, dans ce cas, être établie sur la rivière à peu près en face des deux grands corps de bâtiments.

Une glacière établie dans le tertre [butte de terre] boisé, derrière la grande maison, avec divisions appropriées pour la glace comme pour la conservation des viandes, des denrées en général, pourrait aussi en toutes circonstances rendre d’assez bons services.




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pages 13 et 14



Constructions de [maisons de] maître et autres nouvelles



Consacrant les propriétés supérieures de la maison aux besoins d’un établissement de ce genre, on trouverait à construire d’autres maisons de maître soit dans le grand virage, à l’entrée du village, à la suite de la maison Edouard, soit dans le fond du petit verger devant la propriété Nelles. Deux situations très convenables pour maisons d’habitation. Quant à celle que Mme Thaller se propose de construire à Oberbruck, je persiste à croire que sa position la plus convenable serait dans le petit pré de M. Munzinger au-dessus du tourneur J.B. Weiss à condition bien entendu qu’on établisse le rez de chaussée en surélévation, la cuisine et la cave en dessous comme chez Arbres [Arbeit?] et, au lieu d’un étage, un beau toit mansardé recouvert en ardoises d’autant plus que c’est d’une habitation d’été qu’il s’agit. La cuisine pourrait être facilement alimentée par une fontaine à robinet au moyen d’une prise sur la conduite de la grande source du Weyermatte . C’est la meilleure eau du village, sans contredit, et il y a une chambre d’eau préparée pour cela (à peu près vis-à-vis de la maison Dutourneux [? ]). Quant à la dérivation sur l’écoulement des eaux, il pourrait se faire assez facilement par un égout, en raison d’une pente suffisante du côté de la maison de Scheubel Alphonse pour venir déboucher dans la rivière avec l’égout de cette dernière maison. Nota: En fait de constructions d’habitations utiles pour la suite dans la commune, il y aurait à établir une petite cité ouvrière dont je donne les détails ci-derrière aux projets concernant spécialement la commune d’Oberbruck, soit à la suite de la construction d’un nouveau presbytère, d’une église et d’un magasin de provisions générales.


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pages 15 à 17



Teinturerie



En tous cas l’une des premières améliorations à introduire consistera à compléter l’organisation de la teinturie, branche qui, selon moi, aura toujours quelques chances de prospérité. Pour cela, il conviendrait d’installer derrière le chauffage du garage, une chaudière spéciale de manière à pouvoir chauffer la teinturie en toutes choses: chaudières diverses, bacs, étendages et chauffage ordinaire. La proximité de l’étang exigerait un bon revêtement extérieur en chaux ainsi que ciment pour empêcher les infiltrations et la déperdition de chaleur en quantité notable. C’est surtout pour les teintures et les savonnages à chaud que ce chauffage à la vapeur serait avantageux.

Il faudrait pour cela donner un peu plus d’importance à cette branche; dans ce cas on pourrait adjoindre une petite machine à vapeur destinée à faire marcher une bonne machine à broyer l’indigo, l’essoreuse et les quelques mouvements mécaniques applicables; pour cela, il faudrait avant tout élever davantage la cheminée attenante et mettre en meilleur état le pourtour du bâtiment principal de sa base à son faîte.

Il faudrait notamment, après avoir bien rejointoyé la base des murailles de derrière, établir un égout longitudinal qui conduirait les eaux usées du bas du bâtiment et combler, au moins une bonne partie, l’intervalle encore ouvert.

A l’intérieur, réparer également la muraille de derrière toute délabrée et combler aussi l’intervalle creux où sont encore placées dans de mauvaises conditions des cuves à teindre en bleu. Il convient d’installer ces cuves comme les autres à fleur du sol.

On pourrait encore établir au-dessus et en travers de l’atelier principal un petit étendage pour y pendre des écheveaux ayant besoin d’une température modérée et humide. Comme par exemple le fil propané à l’huile et au mordant pour rouge alizarine.

Cet étendage desservi par de petits garçons serait accessible par un monte-charge qui, prolongé à travers le plancher supérieur, servirait à monter et descendre commodément les écheveaux de l’étendage principal.

Dans la partie antérieure du grenier de ce bâtiment on établirait un étendage chaud (double) pour y sécher, d’une part les écheveaux teintés en bleu indigo, et d’autre part ceux préparés au fil rouge, soit en huile soit en mordant . Et cela au moyen de 2 étuves séparées appropriées pouvant être mises en communication pour le chauffage qui se ferait à la vapeur ou à l’air chaud à volonté. Il y aurait lieu d’établir sur cette partie un monte-charge également.

Ces améliorations sont d’autant plus désirables qu’alors seulement on pourra lutter avantageusement avec la concurrence, tirer de cette branche un meilleur parti et en faire profiter la distillerie dont plusieurs produits sont employés par la teinture, notamment les pyroligneux d’alumine et de fer et que nous pourrions placer au dehors une fois notre organisation et nos procédés bien établis.

Cette branche serait susceptible de se développer en construisant des annexes vis-à-vis l’existant dans le grand verger (le long de la rivière Rimbach où l’on pourrait facilement raccorder eau, vapeur, etc …) pour séparer les différentes parties du travail comme la teinturie bleu de sienne, le blanchiment, etc.

Rajout d’octobre 1881: Si on devait continuer à blanchir des écheveaux, il conviendrait d’avoir un local spécial pour cela et, selon moi, il n’y en aurait pas de plus convenable que celui qu’on établirait directement au-dessus du magasin de dragues [outil de pêche] contre la berge de l’étang sur une longueur de 6/8 mètres et [illisible] environ de largeur moyenne. La place pour y mettre, en un mot, un bac à laver, 2 bacs à blanchir, 1 banc à interposer les écheveaux, 1 table, 1 fourneau et quelques cuveaux. Une prise d’eau abondante serait faite ainsi qu’un écoulement dans la rivière en sous-sol. On vouterait cet atelier avec de bonnes briques pour utiliser le grenier au-dessus comme étendage et on le mettrait en communication avec un escalier à 2 issues en haut placé dans le coin formé par les bâtiments adjacents.




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pages 18 à 19



Lessivage et lavage domestique



Comme construction utile pour nos maisons et en même temps pour les habitants du village ce serait un lavage domestique établi d’après le nouveau système, c’est-à-dire:

1) Lessivage à la vapeur avec appareil autoclave à la soude en cristaux ou à l’eau de cendres ; l’ancien alambic de l’acide pyroligneux, en cuivre, pourrait très bien être converti en cet appareil à lessiver.

2) Lavage avec tours à laver [peut-être les ancêtres de la machine à laver à tambour].

3) Séchage à l’air chaud ou froid à volonté.

Pour cela une petite chaudière, une petite chute pour faire marcher les tours à laver, 1 ou 2 bacs à cendres, une essoreuse mue à la main ou mécanique. Provisoirement, on pourrait essorer le linge à la machine à la teinturie. Peut-être une petite pompe avec [?] bassin supérieur et un petit monte-charge pour le séchoir.

Ce lavage qui serait affermé à un petit ménage, se composant d’un homme un peu intelligent et d’une femme repasseuse, serait des plus commode, et des plus avantageux pour la localité.

On pourrait très bien l’établir dans le verger derrière ma maison, contre la rivière où l’on pourrait réaliser 1 mètre de chute environ au moyen d’un barrage mobile et d’un canal souterrain pénétrant un peu dans le verger et débouchant au-dessus de la vanne du canal de la Renardière.

Cet espace un peu resserré serait suffisant, je crois, surtout en prenant encore tout une partie de ma basse-cour.

Le locataire de cet établissement pourrait encore être facilement logé dans un petit corps de bâtiment dans ce même verger au coin opposé, contre le jardin Schacher, ou mieux dans le jardin, vis-à-vis, devant la basse-cour Nelles, où il pourrait en même temps servir de portier des établissements de la Renardière et éventuellement à une maison de maître qu’on construirait dans le verger attenant.




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pages 20 et 21



Préparation du tissage



Les moteurs ainsi que les générateurs de vapeur ayant été reconnus par moment insuffisants (par les grandes sécheresses et les grands froids) pour cette préparation, surtout depuis l’abandon de la teinturie, il a été question d’y remplacer la petite machine à vapeur qui s’y trouve par la vieille de la fabrique.

Cette transformation (un peu difficile) nécessitera probablement temporairement le renforcement d’une des deux petites chaudières par une grande.

Dans ce cas, je serais d’avis de prendre cette petite chaudière pour l’usage de la teinturie comme susdit précédemment. On pourrait aussi dans ce cas ménager une petite place pour installer derrière la machine à vapeur, la machine à broyer, très souvent utilisée pour broyer la brique réfractaire et les scories de houille (de plus en plus utilisées pour mortiers bétons et asphaltes) ainsi que des dragues pour la teinture.

Quant à la force hydraulique, il ne serait pas impossible de l’augmenter également au besoin en dérivant la Doller au-dessous du village par un canal débouchant au bout de l’étang de la Renardière.

En tous cas, la main d’oeuvre devant très probablement augmenter par la suite, il conviendra d’établir entre la Préparation et les Etablissements du haut des communications plus faciles, ce à quoi on arrivera facilement en organisant, à partir de l’écurie des chevaux de trait, un petit tramway traversant le verger et débouchant au-dessus de la rivière en face de la retorderie . Avec des wagonnets bien appropriés, un manoeuvre ferait ce que font maintenant 3 manoeuvres et cela en moins de temps.

Quant à un magasin de filés en provision reconnu depuis longtemps comme des plus utile, à côté des caves du bâtiment principal, je le construirai en bois (imprégnant ce bois exposé immédiatement à l’humidité avec du sulfate de cuivre et du goudron de bois chaud et renouvelé) immédiatement au bout du tramway sur la rivière en face de la retorderie également; l’humidité de la rivière, non exagérée, serait des plus favorables pour ces filés.




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pages 22 et 23



Usine à gaz: vieux ou nouveau système



L’usine à gaz actuelle qui laisse beaucoup à désirer, en ce moment, par son gaz bien trop fumeux, devra être modifiée dans un temps peu éloigné, soit qu’elle devienne insuffisante, soit qu’elle doive être transformée en usine électrique. Il y a 5 ans au moins que j’ai dit à César Weiss que le gaz avait un vice essentiel dans son organisation.

Dans ce cas, je suis d’avis d’établir cette usine dans le pré Mascan [? ] à proximité de nos établissements de la Renardière; il faudrait pour cela acheter la partie de ce pré entre nos propriétés contiguës laissant le reste pour une cité ouvrière. Tant pour gagner de la place, dans le cas où l’on développerait ces établissements, que pour en éloigner tout danger grave, et enfin pour en faire profiter le quartier attenant du village. A l’occasion même pour établir un phare électrique sur la Hoche Felse (Haute roche).

Quant à un système d’éclairage électrique, il trouverait avantageusement sa place dans l’atelier qui est à côté de la machine à vapeur. Peut-être pourrait-on y mettre encore un appareil à vaporiser les filés de Sewen qui conviendrait infiniment mieux que le système actuel trop imparfait, il n’y a pas de doute à cela.

La machine à doubler pourrait être utilement transférée, avec quelques autres machines, dans la maison de M. Weiss surtout si l’on trouve à alimenter nos moteurs sur ce point au moyen d’une prise d’eau sur la Doller, une fois le réservoir de l’Alfeld terminé.




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page 24



Préparation du tissage et applications d'électricité naturelle



A cette partie de nos établissements, il y a, selon moi, quelque chose de très intéressant à essayer d’abord et à organiser après expérimentation nécessaire, c’est d’utiliser la chaleur des vapeurs d’eau dégagées des différentes machines qui y fonctionnent en les dirigeant dans des conduites métalliques en [illisible] ou en terre, convenablement disposées, pour le chauffage des ateliers et finissant par les dégager par une cheminée commune, adossée à la cheminée des grands foyers et munie de registres appropriés. Cette cheminée appliquée sur le côté Ouest pourrait servir de manteau à celle des foyers.

On économiserait ainsi en hiver de la chaleur et on n’exposerait pas une grande partie des bâtiments à l’influence décomposante des vapeurs pendant toute l’année. En été, on pourrait aussi, en ouvrant les registres, rafraîchir les ateliers surchauffés.

Peut-être même pourrait-on tirer un autre parti de ces vapeurs d’eau concentrées dans une cheminée élevée, et à tirant assez fort, ce serait d’en développer, au moyen de fils conducteurs convenablement choisis et disposés, de l’électricité naturelle qu’on utiliserait soit pour l’éclairage électrique, soit pour décomposer l’eau et en employer les éléments (hydrogène et oxygène) pour activer et compléter la combustion des houilles dans les grands foyers, de manière à réaliser la fumivorité par la voie chimique. Dès 1876, j’avais pris quelques dispositions pour entreprendre ces essais mais je trouvai trop peu d’encouragement pour y donner suite. J’avais fait mettre de côté un tuyau de fonte pour construire cet espèce d’appareil électrique Giffard.




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pages 25 à 27



Applications d'électricité naturelle



Il faudrait pour cela des appareils assez délicats et couteux, il est vrai, mais qui nécessairement conduiraient à plusieurs applications nouvelles d’une utilité très considérable. Je crois que cette électricité naturelle, on pourrait aussi la produire en faisant frotter l’un contre l’autre dans un appareil bien conçu (ce serait un appareil un peu dans le genre de celui de Giffard) deux courants de vapeur à forte tension au milieu desquels se développeraient 2 fils conducteurs qui, dirigés dans 2 cuveaux d’eau, y décomposeraient l’eau. On recueillerait les gaz dans des cloches appropriées et les dirigerait convenablement dans les foyers au moyen de tuyaux à extrémités graphites (on doit pouvoir obtenir ces becs graphites assez inaltérables par la fonte traitée par un acide au moins pour le bec à hydrogène, [illisible] pour le bec à oxygène peut-être), on réaliserait un jet de calorique incandescent capable de déterminer les avantages ci-dessus indiqués.

Car il est à supposer que l’on arrivera à découvrir des sources d’électricité meilleur marché que celles employées en ce moment et notamment dans la nature qui nous en donne un exemple frappant pendant les orages.




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pages 28 et 29



Établissement de bains chauds
et lavage économique par eaux condensées



En organisant un petit local pour cet objet contre les générateurs de la filature et la verrière, on aurait pas grande dépense à faire, je crois (surtout si on doit accoupler la machine Corliss à une seconde par la suite), pour pouvoir y prendre commodément des bains chauds et y faire un lavage économique, comme il en existe tant à Mulhouse et autres localités industrielles; pour l’usage des ouvriers pour lesquels on ne se préoccupe pas assez dans les campagnes, selon moi, nous aussi (au point de vue moral et intellectuel comme à celui du bien être naturel, on voit maintenant combien Mulhouse a profité de ces institutions crées dans ce but) et pour nos ménages particuliers.

L’organisation de la chose serait l’affaire d’un ingénieur plus compétent que moi mais un pont jeté sur la rivière faciliterait l’accès tout en servant à amener plus commodément les houilles pour les chaudières et ces chaudières elles-mêmes, de dimensions très considérables.

Ce pont pourrait n’être employé qu’à ces 2 derniers objets et pourrait aussi être adossé à une petite maison, pour le chauffeur, sur la rivière même admettant bien entendu un large pont en pierres vouté.




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pages 30 et 31



Appropriation d'annexes d'écuries à chevaux - 1878



La nouvelle écurie à chevaux est bien établie maintenant mais il y manque quelques dépendances immédiates pour la compléter. Une petite remise pour agrès et ustensiles divers; cette remise pourrait se faire facilement, à l’extérieur où est le petit hangar provisoire.

Mais ce qui, selon moi, serait également utile, ce serait une chambre à coucher pour un garçon d’écurie chargé de veiller sur les écuries pendant la nuit et qu’on aurait sous la main. Or pour cela, le coin derrière la galerie de la vieille maison conviendrait bien. Il faudra pour cela transporter un peu plus loin la fosse des latrines de cette maison. Le local, qui n’aurait besoin que de quelques mètres, car il serait recouvert du toit en prolongation de la remise à ustensiles ci-dessus mentionnée, serait mis en communication avec l’écurie par la fenêtre de cette remise.

Par exemple, pour garantir convenablement cette toiture, il faudra un bon chenal au grand toit du bâtiment principal; les eaux de ce chenal dirigées dans l’égout des latrines de la fabrique serviraient à dégager cet égout tout en donnant de l’eau aux prés en dessous.

Noter toutefois qu’avec le temps il faudra probablement moins de chevaux avec une partie du service donnée à forfait.

Pour mieux garantir la grande bascule et pour abriter au besoin des voitures chargées, il serait bien aussi de faire par-dessus cette bascule un avant-toit, suspendu après le bâtiment, d’une manière assez élevée, bien entendu.

Pour compléter le tout, il y aura peut-être lieu aussi d’établir sur l’emplacement des petites remises d’Edouard, dans la cour de ces écuries, un logement pour le cocher de la maison.

Il y aurait encore assez de place, comme dépendance de la grande maison, pour bûcher, poulailler et même petite buanderie avec fontaine (au bout, devant) alimentée par une prise sur la conduite de la fontaine du village, en face, avec écoulement intermittent en été en supposant que l’eau devient insuffisante dans cette saison. L’eau dérivée servirait également à dégager le grand égout et celui de la maison.

Une prise à intermittence pourrait être aussi faite pour la cuisine du logement des Lebert-Thaller surtout en cherchant à capter plus d’eau à la source et en organisant le tout convenablement à nos frais au besoin pour les usages particuliers à en faire.




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page 32



Développement de logements d'employés



Avec le développement de l’industrie et de nos établissements à Oberbruck, il faudra probablement plus de logements d’employés, aussi l’emplacement le plus naturel pour cela serait la maison du Casino, élevée d’un étage et au besoin les écuries et remises y attenant.

Le local actuel de la vacherie serait également favorable pour cet objet si l’on se décidait à transférer cette vacherie au moulin comme proposé ci-devant.

Quant au logement le plus commode pour le Directeur de l’Établissement, ce serait la vieille maison paternelle. Ajout de 1880 : Maintenant que cette maison a été appliquée et organisée pour les Thaller et les Lebert, il y a lieu de modifier ou d’ajourner cette disposition.




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page 33



Améliorations au Casino particulier



Un lieu de réunion et de distraction convenables, assez spacieux et complet, deviendrait aussi nécessaire dans le cas prévu ci-dessus. La Casino actuel étant reconnu comme insuffisant, on pourrait ou le transférer dans le logement de Gavat (au besoin, on raccourcirait un peu le billard pour le placer dans la salle à manger de Gavat, faisant de la chambre à côté, la salle de lecture et de jeux tranquilles, des pièces de derrière, la buvette et ce qui s’y rattache) ou y adjoindre ce logement et approprier pour ce logement le local actuel du Casino.

On pourrait de cette manière avoir aussi billard, petite salle de jeux et de lecture et, de plus, buvette de service.

Un cabinet de lecture avec bibliothèque comme à Wesserling et même pension pour employés célibataires, ne seraient pas de trop peut-être pour la suite.

Et pour tout cela, la suscitée maison du Casino avec toutes ses dépendances conviendrait à merveille.




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pages 34 à 37



Utilisation de la distillerie de bois
en cas de cessation de cette branche



Comme je présume ma fin peu éloignée, je me permets encore ces quelques avis et appréciations.

Si la fabrication de nos produits chimiques devenait peu profitable (comme l’avenir de l’impression des tissus peut le faire craindre; celui de la teinture en général, moins cependant), je serais d’avis de céder notre établissement à la fabrique de produits chimiques de Thann, dans un moment relativement prospère.

Cette maison y aurait un double intérêt, celui de la cessation d’un ou plutôt du seul concurrent sérieux en Alsace pour cette branche d’abord, ensuite la facilité de l’exploitation de nos usines dans les meilleures conditions possibles pour elle, privée maintenant de ses relations immédiates avec celle de Bellevue.

Mais, de notre côté, nous nous débarrasserions d’une branche accessoire qui n’aurait plus bien sa raison d’être, tout en nous conservant les quelques avantages qui s’y rattachent immédiatement et, ce qui est le principal, nous en trouverions le meilleur preneur que nous puissions trouver sous tous les aspects, je le crois bien.

En céder l’exploitation dans les conditions actuelles, ce ne serait pas un moyen bien convenable pour nous; l’usine étant enclavée dans nos propriétés générales mais, à un moment donné, cette usine pourrait être facilement et avantageusement transportée sur la partie supérieure du Breuil, en face de la distillerie même si elle ne s’exploiterait que provisoirement dans les conditions actuelles.

Nous aurions ainsi l’occasion de céder à un prix avantageux des terrains qui ne nous reviennent pas cher et qui ne nous sont pas d’une nécessité absolue tandis que nous pourrions utiliser la distillerie et ses dépendances pour l’augmentation de nos autres branches soit pour la teinturie, soit pour le préparation des tissages, soit encore pour la création d’une petite filature de soie qui aurait, je crois, quelques chances de réussite si ce textile redevenait bon marché et abondant, ses applications s’en développant par la suite, comme il est à présumer; notamment dans les tissus d’ameublement mélangés au coton ou à la laine en bandes transversales par exemple. Il en résulterait un agréable chatoiement des couleurs. La difficulté serait le blanchiment des tissus en tant qu’il fut de coton en bonne partie mais avant peu on blanchira, dans ce cas, avec une eau oxygénée quelconque inoffensive pour la soie et les alcalis légers.

En tous cas, la maison aurait tout intérêt à favoriser l’installation d’autres industries dans la localité pour plusieurs raisons. Si, comme il est à supposer, il s’établit par la suite des réservoirs d’eau dans les vallons de Sewen, un nouveau moteur hydraulique trouverait facilement sa place pour la distillerie à transformer, en amenant l’eau de la Doller sur notre propriété au sortir du village de Dolleren, en la faisant, si possible, se reverser dans l’étang de la Préparation par l’échancrure dont il est question ci-après.

Le canal d’amener par lui-même avec les bords élevés qu’il faudrait lui donner pour cela serait déjà un beau réservoir de 300 mètres environ de longueur.

Soit dit en passant, quand on nettoiera de nouveau le réservoir d’eau (étang) de la préparation, qu’on évacue la vase par le bas au moyen d’une ouverture dans la digue qui permettra d’entreposer ces détritus malsains, et impropres à rien pour ainsi dire, sur les bords de la Doller d’où on les jettera dans la rivière par les grandes eaux mais il conviendra de faire cette ouverture à 4 mètres environ du coin Sud de l’étang, sur le côté long car il faudra probablement établir dans le coin, par la suite, un réservoir d’eau secondaire pour l’alimentation convenable des fontaines des ateliers. Cette ouverture pourra être faite de manière à servir pour plusieurs curages ou pour des curages partiels plus commodes pour le travail. Cela pourra être en un mot une espèce de vannage en planches ou plutôt en madriers sinon une communication à un canal de la Doller comme dit ci-avant si les niveaux le comportent.




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pages 38 et 39



Appréciations générales



En regard de bienveillants procédés attentionnés de mes frères (à l’égard de ma santé notamment), je crois avoir été utile à la maison « Zeller-frères », en plusieurs circonstances, particulièrement dans le temps, par mes avis et conseils à mes frères Charles et Victor. J’ai à coeur de leur rester dévoué et utile autant que possible jusqu’à mon dernier jour et je serais heureux, en toutes conditions, de savoir qu’elle pût avoir tiré profit de ces nouveaux avis dont l’avenir, il est vrai, déterminera encore l’opportunité et la plus ou moins grande utilité.

Il est un point des plus importants à considérer dès maintenant, pour nous et nos familles, c’est de savoir comment, par le retrait, forcé ou volontaire, de l’un ou de deux de nous 4 associés, qui peut imposer à la maison les intérêts et l’avenir des 4 familles pourront le mieux être sauvegardés et coordonnés [mal écrit et raturé].

Prenant le cas le plus probable parmi les éventualités à venir. Edouard et moi, nous aurons à disparaitre comme associés-gérants ou héritiers dans un temps assez rapproché probablement, les liens d’affection et d’intérêts aidant, nos veuves resteront associées commanditaires de l’affaire pour une bonne partie de leur avoir car, avec des éléments de prospérité comme en possède notre maison et avec des années plus heureuses et plus prospères que celles que nous venons de traverser, il y aura évidemment de beaux résultats à obtenir de cette affaire pour peu qu’elle soit bien gérée, bien organisée.

Mais dans quelles conditions cette affaire peut-elle donner ces résultats, tout en assurant à chacun de nous la part équitable des avantages et convenances auxquels peuvent prétendre chacune de nos familles notamment? C’est selon moi en mettant l’affaire en société commanditaire avec apports de chacune de nos familles avec ses appréciations et gestion supérieure réservée aux associés survivants à émoluments fixes avec intérêt dans les bénéfices en sus.

[suite pages 44 et 45]




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pages 40 à 43



Organisation du personnel supérieur



Maintenant que Charles, mon frère, est nommé Maire d’Oberbruck, il y a évidemment lieu, avec les occupations nombreuses qu’il a encore d’autre part, de le faire suppléer par un comptable convenable qui travaille de concert avec Gebel à qui il prendrait son bureau pendant que lui s’établirait dans celui disponible de l’autre côté; se réservant de continuer d’exercer une surveillance générale sur la comptabilité; mais aussi pour s’occuper davantage des intérêts supérieurs de la maison; intérêts qui, quoiqu’on en dise deviennent extrêmement nombreux et importants chez nous; ne serait-ce que pour un entretien convenable de toutes choses, si ce n’est pas pour la marche générale et le développement occasionnel de l’affaire. Ces soins sont tellement multiples qu’à 1ère vue il est impossible de s’en rendre compte et, si je m’en aperçois, moi, c’est que, vanité à part, je suis observateur, j’aime fureter, veiller et, par-dessus tout, j’aime l’ordre.

Pour avoir une répartition, une division convenable des travaux et attributions de chaque employé, il serait peut-être utile de faire pour chacun, dans un livre ou carnet spécial, le détail de ses attributions et des travaux, soins, etc … qui s’y rattacheraient. On éviterait ainsi tout doute et malentendu entre employés et chefs : de telle sorte que la besogne, la tâche de chacun, serait tracée à l’avance avec observations et additions à mesure qu’elles se présenteraient dans la pratique. Ces carnets auraient, pour plusieurs raisons, leurs doubles au bureau comme souches, etc …Car, une bonne organisation générale est une chose des plus utiles pour les grands établissements quand ils sont de nature complexe comme les nôtres.

César Weiss qui a également trop de choses à soigner pour bien les soigner, je le mettrais également dans un bureau séparé, soit dans une partie du magasin en face du bureau d’Edouard, qu’on pourrait partager en 2, soit ailleurs mais sur ce même palier si possible pour l’avoir sous la main (au-dessus de la route à côté du magasin, il y aurait encore de quoi faire un grand magasin d’agrès, je crois bien).

Quant au bureau de poste et de télégraphe, quelque commode qu’il puisse être pour nous, je tacherais de la faire entrer dans l’administration municipale où est sa place.

On pourrait employer pour cela le vieux presbytère, si on ne parvient pas à le vendre avantageusement, mais, la maison qui conviendrait le mieux pour cela serait celle de M. Schacher et si, à sa mort, on pouvait le décider à léguer cet immeuble à la commune, on pourrait en faire un très convenable bâtiment municipal. Outre le bureau de poste et de télégraphe, on pourrait y établir une salle de mairie, un logement d’un employé pour ces divers objets, au besoin en construisant un étage par-dessus. Pour revenir à cela, il suffirait peut-être de faire prendre à la commune l’engagement d’élever un joli mausolée à la mort de M. Schacher qui n’a comme çà pas d’héritiers directs et qui pourrait donner, en raison d’intrigues cléricales, à l’Eglise ce qui serait très utile à la commune.

Nous y gagnerions aussi à ne pas avoir à la porte de nos établissements et maisons un cabaret qui a de grands inconvénients. Un bâtiment communal de ce genre serait d’ailleurs d’un certain revenu pour la commune car il devrait être naturellement loué à l’administration pour y établir la poste et le télégraphe.




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pages 44 et 45



Appréciations générales (suite)



[suite des pages 38 et 39]

De cette manière, nous aurons tous, membres de la famille Zeller, tant intéressés que gérants, une certaine indépendance d’action pouvant, selon les circonstances, quitter tout à fait Oberbruck ou nous réserver d’y résider, comme locataires de la maison par exemple, y fonder même quelque chose d’autre à côté de la maison mère. Car il me semble que nous, famille Zeller, nous ne pouvons pas tout à fait nous séparer de ce patrimoine qui nous est cher, peut-être en raison même des peines et des soucis que nous a coutés son développement. Espérons aussi que nos enfants verront des jours meilleurs et pourront tirer de ce patrimoine une meilleure part que nous et sous une administration moins rapace et plus sympathique que celle que nous régit en ce moment.

Quant à l'établissement d’Etueffont, il pourra à volonté et suivant convenance être confondu ou non dans la même maison mais si possible servir de ressource spéciale à quelques-uns de nos enfants comme déjà il sert pour Albert.




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pages 46 à 49



Notes sur le travail des ouvriers et des employés subalternes



Que mes frères me permettent de leur signaler ici quelque abus et défauts d’organisation assez graves qui existent dans nos établissements. On a l’habitude de marchander certains travaux, de charpenterie, de menuiserie notamment; ces travaux se faisant prioritairement en dehors des heures réglementaires, voici ce qui se passe souvent. Les ouvriers pour faire ces travaux, non seulement avec avantages pour eux, travaillent nonchalamment pendant la journée réglementaire, ménageant leurs forces principales pour ce travail marchand pour peu qu’on ne les surveille pas.

Dans ce cas, ils font aussi ce travail marchand quelque fois clandestinement pendant les heures réglementaires, trompant leur patron de 2 manières. Pour le relevé des travaux en général des journées, on a l’habitude de s’en rapporter à eux-mêmes ou à des employés subalternes peu sérieux, de sorte que ces ouvriers peuvent à l’occasion donner des indications fausses et tout à leur avantage. Enfin, cet état de choses résultant généralement d’un personnel ouvrier insuffisant, si, pour une cause quelconque, ce personnel venait à faire défaut, en masse surtout, nous serions dans un grand embarras et ces ouvriers seraient alors d’autant plus exigeants et intraitables qu’ils se sentiraient plus nécessaires.

D’ailleurs considérant ce qu’ils gagnent à ces travaux comme profit supplémentaire, ils se dissipent d’autant plus facilement et par là deviennent des gens déréglés et immoraux, tout en ruinant leur santé de deux parts et faisant le malheur de leur famille.

Je crois donc que ce qu’il y aurait à faire de plus avantageux pour nous comme pour ces ouvriers eux-mêmes, ce serait d’avoir un personnel un peu plus nombreux pour faire certains travaux plus rapidement et plus régulièrement car ces travaux ne manquent pas si l’on veut les relever exactement et si l’on veut entretenir convenablement toutes choses (notamment en toitures, chenaux et vernissages).

De cette manière, nous ne serions à la merci de nos ouvriers d’aucune manière en cas de maladie comme de tout autre.

Certes, il y a pour cela, comme pour toute autre partie, une juste limite à tenir, mais il y a surtout à veiller à ce que tout son personnel soit constamment occupé conséquemment et bien surveillé.

Avec ce système et ces conditions, je suis convaincu que nous nous trouverons bien de toutes manières, dussions-nous même payer ces ouvriers un peu plus cher quand ils sont reconnus comme honnêtes, intelligents et ordonnés comme il importe dans toute affaire importante et complexe comme la nôtre. C’est aussi de cette manière qu’on arrivera à moraliser et discipliner les populations et à se faire considérer et aimer d’elles.

Il faut d’ailleurs s’attendre à voir la main d’oeuvre augmenter de prix d’une manière notable et les heures de travail réglementaires fortement limitées, si, comme on peut l’espérer, surviennent des années de paix et de prospérité. D’un autre côté, il est incontestable que, dans les grandes entreprises principalement, on a toujours à lutter contre des individus de mauvais [illisible], d’instinct et de principes vicieux, or c’est contre ceux-là qu’il importe de se garder et de se prémunir; or le meilleur moyen de les combattre, c’est de se mettre les bons de son côté et, sans avoir recours au système de délation, on est bientôt fixé sur chacun de ceux qu’on emploie, mais il faut alors pour cela entre le patron et ses bons ouvriers des relations bien franches et d’intérêt bien sincère. En tous cas, il importe de ne laisser s’établir des abus quelconques en n’importe quoi, autrement la considération du chef est nécessairement atteinte par les bons comme par les mauvais.

En peu de mots, l’un de mes plus vifs désirs, c’est qu’il s’établisse à Oberbruck une manière de penser et de faire qui, se reposant sur la solidarité des intérêts, sur la stricte observation de tous les devoirs primitifs, porte au plus haut point le respect et l’amour de son semblable.




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pages 50 et 51



Notes sur l’utilisation de voie de fer
et de constructions pour travaux divers



La voie de fer, qui est en ce moment employée pour le canal d’Etueffont, quand il ne servira pas pour d’autres travaux du même genre, pourrait très bien être utilisée à poste fixe comme communication entre l’établissement central et la préparation et ses annexes.

Et cela en partant notamment de la 2ème écurie à chevaux (partie Ouest seule au besoin), traversant la cour des écuries, le verger d’Edouard et traversant la rivière Rimbach sur un pont léger pour venir déboucher en face du bobinage.

Cette communication qui faciliterait des transports et de la main d’oeuvre serait surtout utile dans le cas de l’extension d’une partie quelconque de ce point de nos établissements, notamment de la teinturie dont les annexes dans le segment laissé entre la rivière et la voie ferrée.

Etablie pour wagonnets à main, elle pourrait aussi être organisée pour voitures à traction de bêtes en y conformant les dimensions de la voie. Certes, pour un travail de ce genre, il faudrait des motifs plus plausibles que ceux existants mail ils ne tarderaient pas de se présenter dans le cas probable du développement de cette partie de nos usines et notamment dans le cas de l’augmentation de la main d’oeuvre. Il faudrait aussi pour cela qu’on pût disposer d’une partie des écuries susdites (en faisant faire des voiturages à forfait comme beaucoup de fabricants très [illisible] la chose ne présenterait plus de difficultés) qui servirait comme remise des wagonnets et même d’autre matériel.

En tous cas, ce serait un moyen d’utiliser un outil, une voie mobile pour l’employeur, éventuellement pour d’autres travaux, comme par exemple le vidage de l’étang supérieur du moulin et le comblement (partiel) de celui inférieur (en établissant une ferme sur l’emplacement de l’étang inférieur, on pourrait laisser une partie, ¼ ou 1/3, non comblée comme mare à volaille) quand on se décidera à prendre la chute de la grande conduite dans cet étang supérieur et gagner ainsi 3 mètres après avoir dirigé cette conduite en partie vers le canton Schmitterein.




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pages 52 à 54



Sur l’établissement d'un chalet d’agrément
au Neuweiher avec maison de garde



En raison des fréquentes courses et excursions qui se font aux dits Neuweiher, tant pour travaux de surveillance de ces réservoirs, et de celui du Bers, que pour but de promenades intéressantes, il conviendrait d’y construire à l’occasion un Chalet qui servirait à la fois de pied à terre convenable pour les touristes et d’habitation d’un garde particulier (avec accessoires de ferme) et de restauration. Ce garde aurait pour tâche la surveillance générale des 3 réservoirs de la région, la manoeuvre et l’inspection des vannes de toutes espèces et éventuellement la garde des forêts et propriétés voisines. Enfin, l’habitation, la garde et l’entretien de l’établissement avec son exploitation comme petite hôtellerie pour les touristes.

Il faudrait pour cela un mobilier simple mais proprêt, le tout à l’abri des intempéries accidentelles. Une partie de cet établissement pourrait peut-être se faire en pierres d’abord, pour les abris du moins, peut-être pour les écuries. La partie habitable en hiver aurait seule besoin d’être en murailles à la chaux pour commencer. La pierre sur place est tellement abondante et favorable à cela que cette construction ne serait pas très coûteuse. Une vaste salle à manger serait nécessaire pour cela, de même une cuisine un peu convenable et un office pour les victuailles qui s’apporteraient du reste en bonne partie par les excursionnistes.

Un abri pour la nuit pour les touristes venant de loin serait également utile, si primitif qu’il fût.

Un petit jardin avec berceaux et [illisible] ombragés seraient de bon effet et facile à établir. Il y a pour ce chalet un emplacement des plus convenables, c’est entre les deux étangs dans la crique qui est à droite du gros massif [illisible] au coin Nord du petit étang. Il y a là un terrain, une place inclinée, vaste et très bien exposée au midi avec une source d’eau très abondante.

La pierre à bâtir serait sous la main pour ouvrir en même temps un chemin plus convenable. On pourrait, en un mot, souhaiter meilleur emplacement pour cela.

La chose pourrait se monter par souscription des participants des Neuweiher d’abord et ensuite des grands propriétaires voisins, des amateurs en général.

Cette petite entreprise pourrait très bien se combiner avec l’exhaussement de la berge inférieure du petit étang qui permettrait d’augmenter de quelques milles mètres cubes l’eau de ce réservoir. Tous les matériaux nécessaires pour ce travail seraient sous la main pour ainsi dire. L’établissement sur ce point d’une petite ferme (qu’on pourrait approprier à l’élevage de chèvres et appeler du nom de chèvrerie) aurait d’autant plus sa raison d’être, qu’il y a sur le môle qui sépare, à droite, les deux étangs une très belle roche morainique, en granit poli, qui doit avoir pour les naturalistes un certain intérêt, surtout si on sait la dégager convenablement.




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page 55



Sur la fabrication et la préparation de poteaux télégraphiques



Il est une industrie qui pourrait s’adjoindre à celles de la teinture et des produits chimiques avec avantage et facilité, je crois, c’est celle de la préparation de poteaux télégraphiques ou plutôt électriques car il est à supposer que d’ici quelques années l’éclairage électrique se sera substitué en grande partie à l’éclairage au gaz et dans ce cas il faudra des quantités de poteaux à conducteurs.

Or la préparation de ces poteaux au sulfate de cuivre, pour ainsi dire indispensables, se développera nécessairement et notre localité conviendrait parfaitement à cette industrie pour les raisons suivantes :

1) Le pays riche en sapinières pourrait fournir ces poteaux avec assez d’avantages.

2) L’ancienne grande halle à charbon de la forge (de Broglie), tout en servant de magasin à coton, filés et diverses autres marchandises, pourrait très bien convenir pour la préparation des perches car il suffirait d’un appentis approprié avec galerie dans la toiture (partie Nord) contre lesquels seraient dressées les perches.

3) Le chimiste dirigeant la distillerie et la teinturie pourrait encore facilement surveiller cette branche peu absorbante et un peu subordonnée aux saisons.

4) La route de Rimbach qu’on rejoindrait par un lacet allant vers le moulin donnerait toutes facilités pour amener, entreposer et emmener les perches. Malgré le sacrifice d’un peu de terrain, je crois que ce serait le moyen d’établir avantageusement cette [illisible].




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pages 56 à 57



L’organisation de bains divers en vue d’un ensemble balnéaire



La petite organisation établie près de chez moi pourrait aussi être améliorée et développée dans le cas de la création de quelque chose d’important dans ce genre à Oberbruck, surtout pour un groupe de clients particuliers au service duquel on mettrait ma maison, ou même d’une famille.

Au local de la douche on pourrait, pour en donner plus de développement en étendant la construction sur toute la largeur du canal et le cas échéant y ajoutant la buanderie où l’on pourrait facilement établir un générateur d’eau chaude et de vapeur pour tous les genres d’opérations. Cette buanderie serait remplacée par un petit blanchiment domestique, nouveau système comme d’autres, construit au-dessus de chez moi contre la rivière.

Dans mon bucher à bois on pourrait au besoin installer une chambrette pour sudations, [illisible] et autres. Enfin, sur le canal même, une bonne baignoire pour bains de rivière comme primitivement mais dans de meilleures conditions pour l’alimentation, la vidange et le nettoyage notamment.

Quant à la maison de bains sur l’étang (dite Grenouillère) pour pouvoir y nager aisément, surtout à plusieurs en même temps, il conviendrait de l’allonger sur l’étang de 1 ½ à 2 mètres, ce qui serait très facile, sauf la dépense que cela entrainerait. Ce qu’il faudrait considérer, si surtout on devait établir quelque chose d’analogue près du jardin de la maison de Charles et Victor, à proximité de l’établissement de bains proprement dit d’autre part.

Cette maison pourrait aussi occasionnellement, notamment en hiver, servir pour abriter une barque si on décide de s’en procurer une à nouveau ; ce qui serait un grand agrément, elle pourrait y être ramassée très commodément avec tous ses agrès. En l’y engageant par-dessous en levant quelques tiroirs du vannage.

On pourrait encore au besoin y remiser des filés en caisse sur un faux plancher qu’on y établirait en hiver car je persiste à dire qu’il n’y a pas de meilleur emplacement pour des filés à employer de suite qu’un magasin sur l’eau qui pénètre bien ces filés d’humidité en hiver comme en été.




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page 01 (carnet retourné)



Notes concernant la commune



Comme complément à une organisation alimentaire convenable de la commune, on pourrait aussi par la suite établir un petit marché couvert.

L’emplacement le plus convenable pour cela serait celui de la maison de Jehane Gebel qui est une veille mâture, sans formes, sur l’alignement de la route et devant nécessairement disparaître avec le temps. Moyennant promesse de la commune d’un mausolée à la dite Jeane Gebel, à sa mort on pourrait décider cette vieille fille, sans héritiers directs, à léguer cette propriété à la commune pour l’usage sus-indiqué.

Sur le devant de ce marché, on pourrait faire passer une route ou une rue nouvelle, également utile et convenable, passant devant les écoles, le presbytère et rejoignant le Gassel ; ce qui éviterait la forte côte du village pour les voitures prenant la route de Sewen et créant un nouveau quartier très bien situé.




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pages 02 et 03 (carnet retourné)



Construction du presbytère nouveau



On a réalisé pour cet objet une somme de 7 500 francs qui ne serait pas suffisante pour faire une construction commode et assez vaste sur un terrain à acheter. Mais si l’on veut se borner à une habitation un peu confortable et modeste, comme il convient à un ministre d’un culte quelconque, si surtout le terrain est cédé gratuitement, on doit être près de la somme nécessaire. Il s’agit pour cela d’un petit verger appartenant à Melle Gebel Jeanne, près du Winckel très convenable; étant très pieuse, riche et sans héritiers immédiats, elle cédera peut-être ce terrain gratis pour cela. La place serait d’autant plus convenable que le pré du Winckel serait celle naturelle pour une nouvelle Eglise. J’admets même que cette habitation ne manque pas d’une certaine élégance (dans sa simplicité même).

Voici mes avis et idées en général : au lieu d’une maison massive à étages, je construirais une espèce de chalet avec sous-sol, ce sous-sol devenant la cave sur la partie Nord, le cellier, buanderie, au besoin cuisine sur la partie Sud, à peu près comme chez Orbert Eugène. Le rez de chaussée serait consacré pour l’habitation du curé et pour son service immédiat. Le toit mansardé qu’on établirait sur ce rez de chaussée d’une manière convenable sous tous rapports, comme chez M. Gasser à Dolleren, servirait pour des chambres domestique et de visiteurs.

Cette mansarde assez abritée contre le froid, ce serait en tous cas mieux qu’un étage au vent et aux rafales de tous genres (on ferait, au besoin, des cloisons en briques creuses pour cette mansarde). Les combles seraient réservés pour étendage et dégagements divers.

Pour donner à la construction un cachet d’élégance, on la couvrirait au besoin d’ardoises et on l’entourerait de verdure autant que possible. L’entrée principale, sur petit perron abrité, serait sur la partie Nord, au milieu d’un remblai s’étalant en s’affaiblissant vers le Sud et garantissant la cave contre froid et chaud.

Une seconde porte de service et de dégagement serait pratiquée sur la face Sud.

Enfin, un jardinet de fleurs attenant achèverait la décoration de cette habitation à la fois rustique et patriarcale. Un réverbère établi au coin de la maison Nelles éclairerait aussi avantageusement ce quartier-là, en même temps que le chemin vers la Renardière, la grande rue du village et l’entrée de la filature où une lanterne pourrait être supprimée.

L’entrée principale donnera probablement par la suite sur une rue transversale toute naturelle pour relier 2 quartiers essentiels du village et se trouvera en face de la nouvelle église éventuelle.




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pages 04 et 05 (carnet retourné)



Églises, vieille et nouvelle



Cette église nouvelle, et comme de juste, de construction tout à fait éventuelle, serait, selon toute probabilité, propriété de la commune et de l’Etat et pourrait être construite par subventions de l’Etat et de la commune comme par des souscriptions et subventions de particuliers. Mais il faudrait qu’elle puisse servir en tous cas au culte dominant dans la commune.

Elle n’est pas d’une urgence imminente mais ne laisserait pas que d’être un choix agréable et utile dans une certaine mesure. Dans le cas où elle se construirait, je serais d’avis de consacrer la vieille église pour en faire un bâtiment commercial ou plutôt un magasin de prévoyance pouvant servir à y ramasser en temps utile et opportun toutes espèces de denrées et articles domestiques pour le compte d’une association populaire coopérative comme il en existe déjà dans beaucoup de localités. Association tout à fait indépendante avec toutes les garanties de bonne gestion nécessaire et employés des plus honorables. On pourrait joindre à cette association une petite banque populaire pour la vallée haute. Un surveillant comptable et débitant pourrait être logé dans une partie du bâtiment, dans le coeur par exemple, après appropriation bien entendu.

Mais aussi conviendrait-il d’organiser dans la commune un Comité de bienfaisance dans les meilleures conditions possibles également tenant note exacte des pauvres réels. Quelques prospères que soient les temps (époques), quelque soit l’avancement moral des populations, il y aura toujours des malheureux; c’est pour ainsi dire un mal nécessaire à l’humanité, seulement il importe de ne pas laisser souffrir des malheureux innocents (problème très complexe, c’est vrai).

Recueillant les dons et ressources de tous genres, destinés à ce but, en faisant une répartition aussi régulière et impartiale que possible et fournissant, comme d’usage, chaque année, un compte rendu de la gestion. Car ce genre d’intérêts doit se gérer sous le contrôle public et s’il importe de soulager les malheureux, il importe tout autant, selon moi, de le faire avec justice, discernement et probité.

Quant à l’ancien presbytère, il devrait, avec le temps bien entendu, être démoli pour donner issue (ou tête) à la rue transversale dont je parle ci-devant et régulariser, embellir la voie principale du village, au profit des bordiers en bonne partie.

Une église construite en vue de l’utiliser pour plusieurs cultes, au besoin, voire même pour des cultes différents de ceux existants, serait, selon moi, la plus logique.




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pages 06 et 07 (carnet retourné)



Marché et magasin de prévoyance



Sur le parcours de la nouvelle rue en question ci-devant, on pourrait établir un marché hebdomadaire qui aurait aussi son utilité et sa raison d’être dans la commune.

En transférant la boulangerie Nelles en partie, sinon en totalité, on dégagerait les abords pour cela comme pour les bâtiments communs existants, écoles et mairie.

Quand la commune d’Oberbruck se sera d’une manière ou d’une autre, créée quelques ressources en plus, je crois que l’une des créations les plus utiles serait l’établissement d’un bureau d’octroi dont la position, à l’intersection des 2 vallons (Sewen-Rimbach), serait des plus naturels, des plus productifs.

En construisant sur l’un ou sur chacun des côtés (cour ou corps de garde) un appentis, on pourrait, sans empiéter sur la route, y établir un bureau et même un logement de buraliste garçon qui serait à la fois un gardien de police. Le corps de garde servirait toujours en partie de prison pour les délinquants qui seraient, de cette manière, surveillés de près. Une partie mitoyenne (celle existante) pourrait servir de vestibule et de cage pour un petit escalier desservant le grenier.

Il est une autre maison qu’il importerait à la commune d’acquérir et qu’elle pourrait avoir de son propriétaire actuel à bon marché, peut être même gratuitement, lorsque sa fin ne tardera pas à approcher. Je veux parler de M. Schacher qui est donc sans héritiers directs et qui a été longtemps maire de la commune. En s’engageant à lui ériger un beau mausolée, on obtiendrait probablement quelque chose dans ce sens, dût la commune y mettre un millier de francs. Elle en retirerait après l’équivalent en revenus.

Cette maison conviendrait, on ne peut mieux, pour y établir le bureau de la poste et du télégraphe qui sont dans notre maison une superfluité entourée de plusieurs inconvénients (celui notamment d’employer à faux une partie de notre personnel et de notre établissement). Pouvant encore comprendre un logement convenable, cette maison, étant acquise par la commune, serait d’un bon revenu pour elle en la louant à l’administration des postes et télégraphes et n’exigerait presque pas d’appropriations et de réparations et serait bien convenablement située pour cela.

Enfin, en développant un peu le vieux corps de garde, on pourrait y installer un bureau de douanes pour le besoin; il y a de la place au-dessus comme au-dessous.




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pages 08 à 10 (carnet retourné)



Cité ouvrière et dépendances



Pour favoriser la classe ouvrière, l’attirer et la mieux grouper, pour son intérêt comme pour celui du fabricant, il conviendrait aussi d’établir une cité ouvrière (à petite échelle). Or, il y a pour cela un emplacement des plus convenables, sous tous rapports. C’est dans la partie du pré Mascan [? ] qui longe la route à l’entrée du village.

La situation sud-est, la proximité immédiate de la pierre à bâtir et de matériaux de remblais et un bon terrain pour jardinets ne seraient pas les seuls avantages pour cela. On pourrait construire là, à la file ou en continuité, une dizaine d’habitations d’ouvriers des plus convenables dont on faciliterait l’acquisition aux ménages honnêtes et économes comme à Mulhouse.

Une fontaine serait facile à établir en acquérant la source qui est derrière l’auberge Meyer [Salomon?], surtout lorsque, pour faciliter l’exploitation des forêts de ce côté-là, on établirait un chemin débouchant derrière le cimetière d’une part et à l’entrée du village d’autre part.

Selon moi, le système (ce système comporterait des maisons isolées seulement) de maisons le plus convenable sur cet emplacement consisterait dans un rez de chaussée sur un sous-sol, adapté du côté Nord pour cave et cellier quelconque et du côté Sud pour buanderie, chambres, cuisine et même écuries au besoin et au gré des propriétaires suivant ses goûts et convenances particulières, ce pourquoi les cheminées devraient être adaptées en conséquence. Le toit pourrait être mansardé et clôturé avec des parois en briques creuses. Tout cela pour s’abriter du froid ambiant et profiter autant que possible de la chaleur naturelle du sol.

La moitié de la maison serait ainsi entourée d’un petit remblai de terre très convenable pour éloigner l’eau de la maison et y faire quelques plantations précoces.

L’entrée principale sur la route serait en élévation par un petit escalier. Un jardinet pour fleurs et arbres séparerait de la route (de quelques mètres de large seulement) et derrière la maison, il y aurait complètement la place pour un potager, des dépendances au besoin et enfin, sur le côté extrême, une ruelle de dégagement tout le long du quartier avec égout allant déboucher entre champs et prés du Breuil, facile à rincer et curer par les rigoles de [illisible] verger.

Pour la construction de cette petite cité, on pourra très bien utiliser le tertre rocheux qui se trouve, à peu près vis-à-vis, dans le pré de la commune, pour remblais et pour pierres. Cette commune, qui y gagnerait un pré d’un seul tenant et de plus de valeur qu’actuellement, donnerait probablement les matériaux ci-dessus à titre gratuit.

Ce pré qui pourrait être utilisé pour chantier de bois, comme ou mieux que maintenant, pourrait comporter une petite maison de garde dans le fond.

Mon fils Paul, ayant à fournir pour son projet final de l’Ecole Centrale, le plan d’une maison d’ouvrier, je lui ai établi un croquis d’une de ces habitations, conçues d’après les idées marquées ci-devant et où est surtout utilisée la chaleur du sol en hiver et sa fraicheur en été. Elle s’adapterait facilement à l’emplacement ci-devant désigné, pour une petite cité ouvrière.




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page 11 (carnet retourné)



De l’hôtel (auberge) convenable



Ce qui ne serait pas moins utile dans la commune, surtout pour les touristes et les passagers, ce serait un hôtel (auberge) sous tous rapports convenable.

Or, l’auberge Salomon (à l’entrée du village), convenablement développée et appréciée serait des plus favorables pour cela et on ne comprend pas comment la chose n’est pas faite depuis longtemps déjà. Il suffirait, je crois, pour cela, que la propriété tombât entre de bonnes et intelligentes mains.

En construisant dans le jardin qui lui est attenant à l’Ouest une aile qui, du fond de la cour, viendrait jusqu’à la route, on aurait là de quoi établir de jolies salles à manger en bas, et des chambres à coucher en haut, le tout en communication avec l’ancien corps de bâtiment.

La proximité du Born-acker et de la Hoche-Felse (Haute Roche) pourrait prêter à de très agréables dépendances, comme tailles et sites (Belvédère, etc. notamment, sur la Haute Roche que l’on atteindrait au besoin par un ascenseur mécanique).

L’entrepreneur d’un pareil hôtel pourrait être sûr d’en tirer, en tout temps, un excellent produit.




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page 12 (carnet retourné)



D'entreprises de transport et voitures



Dans l’hôtel ci-avant mentionné, on pourrait également organiser un service de voitures, publiques et particulières, notamment celui de la poste et celui de la maison « Zeller-frères », entre Oberbruck et Sentheim, Mulhouse et Etueffont. Il faudrait pour cela un entrepreneur sérieux, il est vrai, mais il n’y a pas le moindre doute que ce serait là une entreprise utile et des plus avantageuses pour les 2 parties, mais qui simplifierait en tous cas beaucoup la gérance de la maison « Zeller-frères ».




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pages 13 à 15 (carnet retourné)



Industries utiles à créer dans la commune



Je crois avoir proposé, déjà, d’autre part, d’exploiter la fabrication des poteaux télégraphiques, électriques en général, préparés au sulfate de cuivre ou autres matières; et d’avoir recommandé pour cela le grand hangar de la régie qui pourrait conserver par en bas des affectations de hangar, puisque l’organisation de cette industrie est plutôt une affaire d’aménagement supérieur.

On pourrait, par une modification utile de la route de Rimbach, disposer toutes choses pour cela à l’avantage du public comme de nous-mêmes.

La partie inférieure du bâtiment, on pourrait l’utiliser comme magasins, écuries ou autres choses.

Cette industrie de fabrication de poteaux électriques dans notre vallée aurait ses raisons d’être dans sa richesse en sapinières et dans la main d’oeuvre relativement bon marché pour son exploitation.

Une 2ème industrie à établir ou plutôt à encourager dans notre vallée, c’est celle de l’extraction des diverses pierres à construction, notamment des grandes, et des pierres à parages.

Dans les vallées et localités voisines, on exploite depuis de nombreuses années des carrières de diorites et de siénites pour en faire des pierres à parer (de 15 centimètres cubiques environ). Je ne vois pas pourquoi cette industrie ne s’établirait pas dans une vallée qui possède de la pierre aussi bonne et abondante que celles qui s’exploitent déjà.

Une 3ème industrie qui, toute originale qu’elle soit, aurait, je crois, aussi quelque avenir ici, c’est celle des peaux d’animaux divers; de gros gibier, chevreuils, sangliers, renards, lièvres, loutres, martres, zibelines, etc… voire même de rats et souris, qui convenablement préparées, doivent pouvoir servir à fabriquer de bons gants fins. Il faudrait pour cela recourir à d’adroits convoyeurs et préparateurs des peaux.

En général, c’est par le travail, à mon avis, que l’on doit chercher à faire le bien; c’est en favorisant et en développant ce travail autant que possible que l’on exerce la meilleure charité et que l’on arrive à la moralisation des masses et que l’on fait la prospérité d’un pays.




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pages 16 et 17 (carnet retourné)



Institutions et établissements publics divers



Parmi ces institutions et établissements qui sont sujets à appréciations diverses, il en est qui ont une utilité et des effets heureux incontestables, il y en a d’autres qui, pour quelques avantages réels, ont de graves inconvénients (le plus souvent occasionnés par des abus et par le peu d’éclairement et de sagesse des masses).

Je ne m’occuperai que des premiers, laissant à d’autres, plus clairvoyants et compétents que moi, le soin de les apprécier et de les proposer.

La première de ces institutions à établir dans une localité bien administrée est, selon moi, un comité de bienfaisance qui permette d’apporter instantanément et dans les meilleures conditions de justice et d’étendue un soulagement aux misères courantes, si je puis dire ainsi. Il ne suffit pas de faire de la charité, il faut encore la bien faire, autrement elle manque souvent son but, entrainant quelque fois des abus et en faisant plus de mal que de bien.

Il importe donc, dans une commune, d’instituer ce qu’on est convenu de nommer un comité de bienfaisance bien organisé.

Pour cela, il convient de le composer des éléments les mieux appropriés à son but, des personnels les plus éclairés et les plus aptes à diriger l’institution, notamment des curés et pasteurs, des dames charitables et judicieuses comme patronnesses par exemple, de quelques hommes sérieux et capables pour pourvoir à une bonne organisation et à une administration régulière de la chose : d’un président, d’un secrétaire trésorier, avec leurs suppléants en cas de besoin, et enfin d’un local commode pour les réunions, les délibérations de ce comité comme pour la réception, l’emmagasinement des dons de tous genres qui peuvent leur être confiés.




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page 18 (carnet retourné)



Dispositions et voeux généraux



C’est dans des conditions ou au moins des dispositions comme celles indiquées ci-devant que je désirerais voir Oberbruck rendu à la France avec l’Alsace et la Lorraine (sauf peut-être Strasbourg et son territoire). Comme je l’ai proposé ailleurs on renoncerait à Strasbourg comme sécurité et gage de paix mais pour en faire une ville neutre, siège d’un tribunal arbitral de paix générale sous la protection d’une garnison mixte des principales nations occupant respectivement les 14 forts.

Dans ce cas, je proposerais de donner à la commune un nom plus français, comme La Buche [La Ruche?] par exemple, que, dans les premiers temps, l’on adjoindrait au nom d’Oberbruck en attendant que l’on pût consacrer entièrement la substitution et pour ne pas le confondre avec la Ruche [La Buche?] près Montbéliard. Ce nouveau nom, un peu symbolique, encouragerait peut-être d’autant mieux au travail, au développement de la commune, ses habitants et notamment ses administrations dans les améliorations que je propose d’autre part et que j’appuye éventuellement d’un leg de trois mille francs sur l’avoir de ma fille Jeanne . Je crois que la commune d’Oberbruck pourrait contracter un emprunt de 2000 francs qui suffirait pour la doter des moyens d’alimentation matérielle et des institutions morales et bienfaisantes qui font évidemment défaut à l’heure qu’il est (Janvier 1886).




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page 19 (carnet retourné)



Appréciations et restrictions générales



Je dis ci-contre que je désire voir se réaliser à Oberbruck les améliorations indiquées dans ce carnet ou au moins des dispositions et des conditions pour pouvoir les réaliser. C’est là un présomptueux espoir et, j’en conviens, surtout en raison de mon état maladif mais encore on ne peut pas savoir si ce n’est là le meilleur moyen de faire prospérer le pays.

Ce serait là, à défaut d’autres, une grande satisfaction pour moi mais je n’entends pas en faire une condition quelque peu rigoureuse, Dieu m’en garde. Je sais trop bien combien les idées des hommes sont mobiles et contradictoires, combien leurs projets et propositions ne sont que relativement bons et pratiques, soumis qu’ils sont aux capricieux décrets de l’imprévu.

Il était cependant utile et jusqu’à un certain point intéressant de présenter un ensemble de dispositions qui permet d’éclairer et de guider un peu ceux à qui incombera ma tâche par la suite. Car, ce développement, suivant toutes les probabilités, se fera un jour ou l’autre, à moins de marcher promptement en décadence.

Poursuite aux notes ci-devant, voir à un 2ème carnet (de dispositions dernières entre autres).




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la Renardière

(photographies et plan)






les bâtiments de l'usine de la Renardière à Oberbruck

entre la Doller (à droite) et la Rimbach (à gauche)

(source: "Le temps oublié au fil de la Doller")







maison Gaspard ZELLER (rue de la Renardière à Oberbruck)







plan d'Oberbruck





fin